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| موضوع: ثلاث ورقات ترجمة مرتضى العبيدي الأربعاء ديسمبر 10, 2008 1:58 pm | |
| ثلاث ورقات لحسن بورايق ترجمة مرتضى العبيدي ثلاث ورقات قصة قصيرة جدا حسن بورايق
الساعة الواحدة بعد الزوال , استيقظت كعادتها , فركتعينيها , انتبهت الى ثلاث ورقات بالقرب من رأسها,فاتورتي الماء والكهرباء وورقةمدون فيها حاجيات البيت , تركها أبوها كالعادة بجانبها قبل أن يخرج الى المقهىلمزاولة لعبة الورق , تبسمت وهي تتصفحها ,أشعلت سيجارة واسترخت وجالت ببصرها فيأرجاء الغرفة مطلقة العنان لخيالهاقبل أن يقطع عليها الشغب الطفولي لابنها وصراخ زوجة أبيها متعة أحلامها الكاذبةلتعود الى واقعها اليومي المر , تناولتبعض الطعام قبل أن تشرع في ترتيب البيت تحتتذمر زوجة الأب وتسلطها وهي لا تملكسوى دموعا تذرفها في صمت اذ أن اي اعتراضمنها يعني الخروج للبحث عن سقف يأوييهاهي وطفلها ثمرة نزوة عابرة . دقائق قليلة هي ما تبقى لها للاعتناء بصغيرهاوملاعبته قبل خروجها لتدبر أمر الورقات الثلاث . الساعة السابعة مساءا, تزينت حملتحقيبتها اليدوية , وهي تهم بالخروج لفت انتباهها أخوها المستلقي بفناء البيتوكتاب من المقرر الدراسي فوق صدره , أخرجت علبة السجائر وما تبقى منها منلفافات ووضعتها قرب رأسه بعد أن دست بها ورقة من فئة عشرين درهما وغادرت وهيترمقه بنظرة شفقة و دمعة حسرة على خدها تأسفا على مغادرتها كرسي الدراسة مرغمةوهي التي كانت متوفقة وتحلم باتمام مشوارها الدراسي . الساعة السادسة صباحا , توقفت سيارة أجرة صغيرة أمام البيت , ترجلت منها وهي تترنح , صعدت السلم بتثاقل , عرجت على غرفة أبيها المستغرق في النوم الى جانب جسد زوجتهالضخم , دست ثلاثورقات من فئة مائه درهم تحت وسادته , وغادرتها الى غرفتها وهيتهمهم بكلام غيرمفهوم , ألقت بجسدها المنهك على السرير , أشعلت سيجارة تنفث دخانها في الهواءوعيناها الى سقف الغرفة تفكر في الورقات التي تنتظرها عندما تسيقظ ...
Trois billets Traduction de Mortadha Labidi Il était une heure de l’après midi. Elle se réveilla, se frotta les yeux et remarqua qu’il y avait trois billets à côté de son oreiller : la facture de la consommation d’électricité, celle de l’eau potable et une feuille sur laquelle sont inscrits les besoins de la maison. C’est son père qui les lui a laissés comme à l’accoutumée avant de partir au café pour son habituelle partie de cartes. Elle sourit en les examinant, puis elle alluma une cigarette et s’étendit à nouveau. Elle balaya du regard les différents coins de la pièce tout en se laissant emporter par son imagination avant que la sollicitation de son fils et les cris de sa belle-mère n’interrompent ses rêves mensongers et la ramènent à son quotidien amer. Elle mangea peu chose avant de se mettre à ranger la maison sous les reproches continus de la belle-mère et sa tyrannie, ne possédant que ses larmes pour toute consolation, car elle sait que toute manifestation d’opposition de sa part signifierait pour elle le danger de se retrouver dans la rue à la recherche d’un nouveau toit qui l’abriterait avec son fils, enfant naturel qu’elle a eu suite à un instant de plaisir non réfléchi. Il ne lui restait que quelques minutes pour s’occuper de son enfant, le caresser, le cajoler avant de sortir à la recherche d’un moyen pour régler les trois factures. A sept heures du soir, elle était déjà maquillée ; elle prit son sac à main et se dirigea vers la porte. Son frère, étendu dans un coin de la maison, avec un manuel scolaire ouvert sur la poitrine, attira son attention. Elle prit ce qui lui restait de ses cigarettes, glissa un billet de vingt dirhams dans la boîte qu’elle déposa près de lui. Puis elle quitta en le considérant avec pitié, avec une larme aux yeux car elle n’a pas fini de regretter d’avoir quitté très tôt les bancs de l’école alors qu’elle était brillante et qu’elle rêvait de mener jusqu’au bout son parcours scolaire. A six heures du matin, un petit taxi s’arrêta devant chez elle, elle en descendit, se dandinant. Elle monta péniblement l’escalier, elle passa dans la chambre du père qui était étendu à côté du corps copulant de sa femme, glissa trois billets de cent dirhams sous son oreiller, puis elle se dirigea vers sa chambre en prononçant des bribes de mots incompréhensibles. Elle se laissa tomber sur le lit, alluma une cigarette et pendant qu’elle en soufflait la fumée, elle regardait le toit de la chambre en réfléchissant aux nouveaux billets qui l’attendraient à son réveil.
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